L’Education à l’environnement a toujours eu pour but de contribuer par la voie socioéducative à la réflexion et à la résolution de la crise écologique. Cependant, malgré une importante production théorique et pratique, son champ d’action reste limité par les pouvoirs politiques. Instrumentalisée de fait depuis plusieurs années, au Nord comme au Sud de la planète, celle-ci est marquée par une orientation plutôt normative et/ou prescriptive. Sa transformation progressive en « Education au Développement Durable », n’est qu’une façon de recycler le concept du développement et soustraire à la critique les modes de production et de consommation. Or, partout la société civile se mobilise de plus en plus et l’inquiétude grandit dans l’opinion publique internationale par rapport à une crise écologique multiforme. Ce qui pose plusieurs questions : qui résiste au changement ? La société ? Les pouvoirs politiques et économiques ? En outre, même en intégrant la question du « Développement Durable », l’Education à l’environnement devrait garder sa dimension critique en ce qu’elle interroge et aide à (re)construire les rapports des citoyens à leur environnement, dans une perspective de transformation. Ainsi, agir par exemple en pédagogie par projets dans le cadre d’une Education à l’environnement c’est accompagner les citoyens dans l’appropriation et la protection de leur société de manière générale et leur milieu de vie en particulier.