Fiscalité gauloise. Indices de fiscalité en Gaule Chevelue avant sa provincialisation
Résumé
Quand la Gaule Chevelue intègre l'Empire, elle dispose déjà d'une fiscalité complexe et rodée que les Romains dont César ont pu observer. Étant donné l'inscription du monde celtique continental dans l'histoire méditerranéenne et romaine, les observateurs grecs et romains ont pu appliquer sans trop d'incongruité le lexique fiscal de Rome en particulier aux réalités gauloises. Au-delà d'une certaine déformation attendue, ce traitement de l'information laisse entrevoir malgré tout des indices des lignes fortes des systèmes gaulois. Bien que nées des mutations des IIe et Ier siècles en Gaule, les pratiques fiscales sont revendiquées comme des coutumes ancestrales. Elles ont mobilisé les compétences et l'aura des rois et des druides qui pouvaient alors entraîner d'autres aristocrates dans la mise en œuvre de cette administration. L'ordonnancement des calendriers, l'usage de l'écriture, le travail des personnels des sanctuaires et des cités émergentes ont été mobilisés pour développer l'organisation fiscale. Dans le contexte d'une Guerre des Gaules longue et l'enrôlement des Gaulois dans la compétition entre les imperatores, puis dans les campagnes germaniques du début de l'Empire, il est fort probable que cette organisation qui faisait déjà ses preuves ait été réinvestie dans la mise en place du système romain, les sources du vainqueur restent muettes sur le sujet. Le système romain établi sous les Julio-Claudiens est l'un des aspectes aboutis de la provincialisation et de la municipialisation qui finissent par rendre caduques les ancienne structures gauloises.