Obésité et cellules myoépithéliales : nouveau tandem impliqué dans la cancérogenèse mammaire ? - Université Clermont Auvergne Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2020

Obésité et cellules myoépithéliales : nouveau tandem impliqué dans la cancérogenèse mammaire ?

Laetitia Delort
Juliette Cholet
Caroline Decombat
Céline Auxenfans
  • Fonction : Auteur

Résumé

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. La surcharge pondérale et l'obésité sont désormais reconnues comme des facteurs de risque établis de cette pathologie chez les femmes ménopausées et sont également considérées comme responsables de taux de récurrence et de mortalité plus élevés. Des interactions réciproques ont été décrites entre les cellules adipeuses et cancéreuses, favorisant une plus grande prolifération des cellules cancéreuses, leur invasion et même leur résistance aux traitements anticancéreux. En outre, l'inflammation chronique de bas grade observée chez les personnes obèses amplifierait ces processus. Parmi l’ensemble des types cellulaires présents dans le sein, les cellules myoépithéliales (CME), situées à l'interface des cellules épithéliales et du stroma, sont considérées comme des cellules "suppressives de tumeurs". Lors de la transition d'un carcinome canalaire in situ à un cancer invasif, une désorganisation voire une disparition des CME est observée, renforçant la capacité des cellules cancéreuses à migrer. Le microenvironnement adipeux étant un acteur central dans la progression du cancer du sein, notre objectif était d'évaluer s'il pouvait être impliqué dans les modifications fonctionnelles des CME en particulier chez les patients obèses. Grâce à un modèle de co-culture, nous avons étudié l'impact des cellules souches adipeuses humaines (hASC) (lignée hMAD ou hASC provenant de femmes de poids normal (hASC20) ou obèses (hASC30)), différenciées ou non en adipocytes matures (AM20, AM30), sur la fonctionnalité des CME (lignée Hs578Bst) en mesurant les modifications de la prolifération, de l'apoptose, de l'expression des gènes (32 gènes, n=6) et des miARN (384 miRNA). En présence des hASC et des AM, une diminution de la viabilité des CME est observée (-23%,-10% avec hMAD et hASC respectivement, p<0,05;-11% avec AM, p<0,01) associée à une légère augmentation de l'apoptose. Les cellules adipeuses extraites de femmes normopondérées semblent favoriser la viabilité des CME par rapport à celles provenant de femmes obèses (-13% avec hASC20;-8% avec hASC30;-16% avec AM20,p<0,01;-8% avec AM30,ns). Le microenvironnement adipeux a également entrainé de nombreuses modifications d'expression de gènes impliqués dans le maintien de la matrice extracellulaire et amplifié l'expression de la leptine et des marqueurs inflammatoires (IL6, COX2, TNF). Enfin, 2 miRNA apparaissent comme des cibles potentielles des cellules adipeuses : miR-122-5p et miR-132-3p. Ces résultats confirment l’implication des cellules adipeuses et de leur sécrétome dans la perte de fonctionnalité des CME. Toutes ces perturbations pourraient donc être responsables de la perte du statut de suppresseur de tumeur des CME et favoriser le passage d'un carcinome in situ à un carcinome invasif particulièrement chez les patientes obèses. Projet financé par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer

Domaines

Cancer
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03052178 , version 1 (15-12-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03052178 , version 1

Citer

Laetitia Delort, Marion Vermerie, Juliette Cholet, Caroline Decombat, Céline Auxenfans, et al.. Obésité et cellules myoépithéliales : nouveau tandem impliqué dans la cancérogenèse mammaire ?. Journées Francophones de Nutrition 2020, Nov 2020, Digitale, France. ⟨hal-03052178⟩
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