"Adrénochrome en temps de Covid-19 : quand la fiction conduit à l’affabulation", The Conversation, 09/08/2020 - Université Clermont Auvergne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue The Conversation France Année : 2020

"Adrénochrome en temps de Covid-19 : quand la fiction conduit à l’affabulation", The Conversation, 09/08/2020

Résumé

Adrénochrome en temps de Covid-19 : quand la fiction conduit à l'affabulation Objet des fantasmes les plus divers, de théories en tout genre, l'adrénochrome, est étrangement revenu au coeur de discours complotistes durant la pandémie de Covid-19. Certaines théories évoquaient la contamination par le SARS-CoV-2 de personnes qui auraient consommé de l'adrénochrome provenant d'un individu malade. Cette substance plébiscitée par certains pour ses propriétés rajeunissantes, par d'autres pour ses effets psychédéliques, doit-elle vraiment faire l'objet d'une attention accrues de la part des autorités ? Ou ne faudrait-il pas plutôt rétablir quelques éléments de vérité pour que cette substance soit enfin distinguée de son homonyme évoqué dans certaines fictions ? Mais qu'est-ce que l'adrénochrome ? Popularisée par le film Las Vegas Parano, cette substance est étudiée par les scientifiques depuis le milieu du XX e siècle. En effet, l'adrénochrome est un composé organique (C 9 H 9 NO 3), qui ne correspond qu'au résultat de l'oxydation de l'adrénaline (ou C 9 H 13 NO 3). Rappelons que l'adrénaline est une hormone produite naturellement par le corps humain dans diverses situations (stress, effort physique, etc.). La réaction d'oxydation, elle aussi, est toute naturelle : c'est elle qui permet au corps humain de fonctionner. L'adrénochrome est donc produit naturellement par le corps humain mais peut également résulter d'une oxydation réalisée in vitro à l'aide d'un agent oxydant. L'adrénochrome a notamment été étudiée par Abram Hoffer et Humphry Osmond, deux psychiatres qui auraient découvert des similarités entre ce composé et la mescaline, qui compte parmi les premières substances psychédéliques analysées par la communauté médicale. À partir de cette découverte, diverses hypothèses relatives à l'adrénochrome se sont développées, la plus importante étant sans doute sur son rôle dans la schizophrénie : l'adrénochrome serait à l'origine biochimique de la schizophrénie. Pourtant, dès le milieu des années 1960, cette théorie a été remise en cause, certains scientifiques soulignant l'absence de données permettant d'étayer cette hypothèse. Malgré les controverses, les psychiatres avaient inclus un long développement sur l'adrénochrome dans leur ouvrage The Hallucinogens et les plus folles rumeurs ont pu se développer, en arguant d'une justification scientifique. De ces quelques éléments, nombre de théories sont nées. L'adrénochrome serait « la drogue la plus puissante au monde ». Pourtant, elle n'est inscrite sur aucune liste relative aux substances stupéfiantes ni en France ni aux États-Unis. D'ailleurs, si certains rapportent quelques potentiels effets adrénergiques (augmentation de la fréquence cardiaque, migraines, etc.),

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Dates et versions

hal-02919939 , version 1 (15-09-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02919939 , version 1

Citer

Elise Roumeau. "Adrénochrome en temps de Covid-19 : quand la fiction conduit à l’affabulation", The Conversation, 09/08/2020. The Conversation France, 2020. ⟨hal-02919939⟩

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