Le secteur de la montagne Maripa est situé à 80 km au SE de Cayenne, de part et d'autre de la RN2. L'inventaire des ressources minières de la Guyane, considérant le contexte géologique favorable et la présence de nombreux sites d'orpaillage dans cette région, y développa très tôt (1975) une exploration fondée sur la géochimie en sol à large maille (GU17), avec pour objectif, la recherche de concentrations aurifères primaires. Etalée sur une période de près de vingt années, la prospection de la région de Maripa a enregistré des évolutions importantes concernant aussi bien les modèles que les méthodes appliqués à la recherche minière. L'or de Guyane étant, au début de l'Inventaire Minier, réputé sous le contrôle génétique dominant des terrains volcano-sédimentaires du Paramaca, les premières explorations furent limitées à la couverture de cette formation. Le développement des travaux fut poursuivi jusqu'en 1988, aboutissant à la sélection de trois prospects - GU17R, GU17T dl GU17Q - tous curieusement situés sur le contact entre le Paramaca et une série détritique encore mal connue à l'époque, l'Orapu actuel. La situation géologique particulière de ces anomalies aurifères trouva une explication avec l'apparition d'un nouveau modèle lithostructural appliqué au Nord de la Guyane et fondé sur des comparaisons entre la série détritique guyanaise et les formations du Tarkwa (Ghana) et de Jacobina (Brésil), porteuses de gisements d'or. Le modèle du Sillon Nord Guyanais était établi en 1991 et donna un second souffle à la prospection aurifère dans le Nord du département. Jusqu'en 1995, les prospections conduiront à la découverte de nouveaux indices de surface (MP1, MP3, MP4 et reprise de GU17T). De l'ensemble de ces travaux sont donc issus 6 sujets aurifères. Trois d'entre eux, compte tenu de la qualité significative et du niveau de structuration des anomalies obtenues, sont proposés aux professionnels. Il s'agit de GU17T, MP1 et MP3. GU17T : trois ensembles d'anomalies aurifères s'alignent sur une direction N170° qui correspond au contact Paramaca/Orapu sur lequel elles se placent. La teneur moyenne en or est comprise entre 100 ppb et 200 ppb, avec des valeurs maximales de 975 ppb, 670 ppb Au. L'enracinement d'une partie de ces anomalies a pu être vérifié par tarières et tranchée. Dans la saprolite, des structures apparaissent et les teneurs augmentent, donnant notamment dans la tranchée une passe continue de 17 m à une teneur moyenne de 2600 ppb Au. Il ressort des études effectuées sur ce prospect, que l'or est associé à la base conglomératique et fracturée de l'Orapu. Un phénomène minéralisateur hydrothermal périgranitique (association Au - W) est également suspecté. Le sujet présente des caractéristiques justifiant une priorité de développement. La structure minéralisée pourrait se poursuivre vers GU17R. MP1 : les deux resserrements géochimiques en sol de 1992 et 1993 ont donné de nombreuses teneurs en or (maximum de 1400 ppb Au). Ces anomalies sont dispersées, mais pourraient s'aligner suivant une direction N170°, ce qui constitue un critère favorable. L'anomalie se poursuivrait vers GU17Q. MP3 : là aussi, les resserrements géochimiques en sol montrent une importante dispersion des valeurs anomales. Celles-ci, sans structuration évidente, sont d'un niveau assez élevé (4 teneurs comprises entre 1400 ppb & 3600 ppb Au). A noter, l'existence d'éléments géologiques très favorables, comme la présence d'un contact tectonique Paramaca/Orapu identique à celui observe sur GU17T ou l'existence d'indices d'hydrothermalisme. Le sujet mérite des compléments d'étude. Sur MP4 (répartition hétérogène des valeurs et maximum à 7800 ppb Au) et peut-être GU17Q, d'importants cuirassements latéritiques, irrégulièrement repartis, risquent d'avoir joué le rôle de masque faussant (minimisant) par conséquent les réponses analytiques des sols.