C. G. Sur-cette-image, . Masselli, . Ovidio, . Bari, . Edipuglia et al., , vol.87, pp.194-199, 2002.

J. , André traduit « pendant un voyage tourmenté

, où ce sont les Muses elles-mêmes qui ont pris le bateau : « J'ai donc le droit de vénérer ces déesses qui soulagent mes maux, compagnes de mon exil, venues inquiètes de l'Hélicon, qui sur mer ou sur terre ont daigné suivre mes traces en navire ou à pied. » joyeux, tes réjouissances. ») et, dans Pontiques, vol.1, pp.21-42

, Sous ta conduite, j'ai visité les villes magnifiques d'Asie, sous ta conduite, j'ai découvert la Trinacrie

. Etna, . Henna, . De-palicus, and C. Et, J'ai passé là une grande partie du cours d'une année. Hélas ! combien ce pays ressemble peu à celui des Gètes ! Et ce n'est qu'une petite partie de ce que nous avons vu tous deux dans ces voyages que tu me rendais si agréables, que nous ayons sillonné les ondes azurées sur notre vaisseau aux vives couleurs ou qu'une voiture nous ait portés sur ses roues rapides. Souvent l'échange de propos nous fit paraître la route brève, et nos paroles, à les compter, furent plus nombreuses que nos pas ; souvent le jour dura moins que nos causeries et les lentes heures des jours d'été ne suffirent pas à nos entretiens. Ces nautae réels, qu'ils appartiennent à un avenir désiré ou à un passé amèrement regretté, qu'ils se confondent ou non avec Ovide -ou du moins avec le poète-narrateur de ses dernières oeuvres -, entrent, on le voit, dans une sphère mémorielle plus vaste que celle de la temporalité humaine et de la biographie/autobiographie : ils sont emportés dans une reconstitution qui fait se rejoindre réalité et fiction. L'« Ovide » qui découvrit les merveilles de l'Asie Mineure ou de la Sicile avec son ami Macer, les nymphes Cyané et Aréthuse -deux personnages du livre V des Métamorphoses -dont ils ont croisé la rémanence mythologique lors de leurs voyages et le relégué qui, du fond de son malheur, évoque l'un et les autres appartiennent désormais au même univers, de nature poétique avant tout. C'est donc naturellement que les fragments consacrés aux voyageurs marins réels sont mêlés à d'autres qui, eux, relèvent de la fiction mythique et agissent comme autant d'échos internes au sein de l'oeuvre ovidienne. C'est, dans les vers 297-298 de l'élégie II des Tristes, Io chassée par Junon à travers les mers

I. Pontiques, est le chef seul de ce même navire, Jason, qualifié au vers 75 d'Exul, « exilé », et placé parmi d'autres exilés qu'énumèrent les vers 61-80 ; Jason auquel, dans les vers 23-46 de l'élégie I, 4, Ovide attribue des peines moins lourdes que les siennes en concentrant le rapprochement sur le voyage en mer (citons ici les vers 35-38 : « J'ai sillonné la mer immense sur un fragile vaisseau : le navire qui porta le fils d'Éson était solide. Je n'eus pas Tiphys pour pilote, vol.3, pp.75-76

, Jason dont le premier vers du livre IV dit qu'il fut le premier à naviguer sur la mer Noire (« Mer que Jason frappa le premier de ses rames »). C'est aussi Protésilas abordant le de Rome, comme le disent -encore avec une image marine -les vers 23-24 de l'élégie IV des Tristes : « Je serai entendu au-delà des terres, au-delà des mers profondes

, Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS