Identification de marques épigénétiques marqueurs de prédisposition aux maladies métaboliques
Résumé
Les causes du développement de nombreuses maladies métaboliques telles que le diabète et l’obésité sont multifactorielles et peuvent inclure une prédisposition génétique, mais aussi l’influence de facteurs environnementaux. Parmi ces facteurs environnementaux, l’alimentation et en particulier l’alimentation pendant les phases précoces de la vie joue un rôle particulièrement important. En effet, de nombreuses ́études ́épidémiologiques montrent qu’une mauvaise nutrition
chez la femme enceinte a des répercussions importantes sur la santé de l’enfant tout au long de sa vie. Ce stress nutritionnel maternel affecte un grand nombre de paramètres métaboliques lies au Syndrome Métabolique chez les descendants adultes. Ces travaux ont fait ́émerger le concept
de programmation nutritionnelle fœtale se traduisant par la mise en place d’empreintes laissées par l’environnement maternel initial et qui persistent tout au long de la vie. Les modifications ́épigénétiques jouent un rôle important dans ce processus. Le terme ́épigénétique décrit des
altérations stables de l’expression des gènes qui n’impliquent aucun changement de la séquence nucléotidique de l’ADN. Ce type de régulation survient au cours du développement et/ou en fonction de l’environnement et se maintient au travers de la mitose. Parmi les diff́érentes marques ́épigénétiques existantes, nous avons choisi de nous intéresser à la méthylation de l’ADN.
Le modèle murin d’imprégnation nutritionnelle fœtale utilise au laboratoire consiste a donner un régime Low Protein Diet (LPD) (contenant 10% de protéine) à des femelles Balb/c pendant les périodes de Gestation et/ou de Lactation. Les descendants mâles (F1) obtenus sont tous nourris avec un régime contrôle à partir du sevrage `a 1 mois. A l’âge adulte, les
descendants issus des mères ayant reçu un régime LPD pendant la gestation et la lactation (F1-LPDGest+Lact) sont résistants à la prise de poids induite par la consommation d’un régime obèsogène, sont hypermétaboliques et présentent les caractéristiques d’individus résistants au Syndrome Métabolique (Jousse et al., 2014). A l’inverse, les descendants issus des mères ayant reçu un régime LPD pendant la gestation seule (F1-LPDGest) présentent un phénotype inverse
et sont sensibles à la prise de poids induite par la consommation d’un régime obèsogéne. Ils présentent donc les caractéristiques d’individus sensibles au Syndrome Métabolique.
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