Le nom de Jean-Jacques Pialès est longtemps resté méconnu, si ce n’est par un cercle étroit de spécialistes du droit de l’Ancien Régime. Sa personnalité, son œuvre n’avait fait l’objet d’aucune étude. Seuls quelques ouvrages qui s’intéressent au jansénisme lui ont accordé quelques lignes. Cependant, ces références n’ont guère dépassé le stade de la citation. Pourtant, ce personnage a laissé des archives abondantes, ainsi qu’une œuvre imprimée non négligeable. En effet, au total, ce ne sont pas moins de 150 registres manuscrits et plusieurs milliers de ces avis circonstanciés qui nous sont parvenus. En outre, Pialès est également l’auteur de six traités, soit au total 26 volumes, qui firent autorité dès leur parution. Avocat attaché au barreau de Paris en 1747, il se spécialise rapidement dans le droit de l’Église, tout spécialement pour ce qui concerne la question des bénéfices ecclésiastiques. Dès lors, Jean-Jacques Pialès consacre ses journées à rédiger des consultations juridiques. Son intense activité, qui s’étend sur une quarantaine d’années, permet de pénétrer les règles du droit canonique en un temps où celui-ci fait toujours parti de la culture ordinaire. Il éclaire aussi, d’un jour nouveau, les réseaux jansénistes à l’échelle du royaume. Ainsi, nous nous attacherons à retracer le parcours de ce juriste ; puis, nous examinerons sa participation au jansénisme judiciaire ; enfin, nous préciserons l’expertise mise en œuvre dans le cadre de ces consultations collectives.