La linéarité du langage chez Johann Heinrich Lambert (1728-1777) - Université Clermont Auvergne Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

La linéarité du langage chez Johann Heinrich Lambert (1728-1777)

Résumé

Parmi les théoriciens germanophones du langage du XVIIIe s., Johann Heinrich Lambert, physicien, mathématicien, philosophe, sémioticien, semble être celui qui développe l’approche la plus élaborée de la linéarité du langage et de différentes implications y afférentes. L’étude proposée ici en hommage à Gerda Haßler prend en compte les principaux textes philo-sophico-linguistiques de Lambert, i.e. Neues Organon oder Gedanken über die Erforschung und Bezeichnung des Wahren und dessen Unterscheidung vom Irrtum und Schein publié en deux tomes en 1764, Anlage zur Architektonic oder Theorie des Einfachen und Ersten in der philosophischen und mathematischen Erkenntniß publié également en deux tomes en 1771 et le premier tome des Lo-gische und philosophische Abhandlungen, publié posthume en 1782. En ‘connectant’ les différentes perspectives présentes dans les textes de Lambert, j’ai essayé de montrer comment l’auteur identifie et analyse la réalité perceptible de la linéarité du langage à différents niveaux et en appréhende certaines implica-tions en proposant une vision que l’on peut maintenant qualifier de sémantico-conceptuelle, énonciative et pragmatique. A travers son analyse du discours, il fait apparaître comment, dans la linéarité, se réalise une complexité de sens, entre autres à l’aide de différents types de ‘connecteurs’ : mots de liaison, anaphores, particules et leurs équivalents textuels sur le plan fonctionnel. La position de ces connecteurs au sens large, leur sens, leur référence, leur rôle structurant s’associent pour guider l’auditeur / le lecteur dans son interprétation successive du discours comme un ensemble ordonné et connecté, ou du moins présenté comme tel par le locuteur. Lambert, s’appuyant sur l’analyse de métaphores utilisées à propos de ‘l’empire des pensées’ et s’interrogeant sur la communicabilité des pensées, con-çues comme connexes, dans et à travers la linéarité du discours, traite de fait le problème de fond de toute théorie du texte : pourquoi un ensemble de d’expressions / de phrases ‘alignées’ apparaît-il comme un tout cohérent et quels sont les moyens pour les interlocuteurs d’assurer cette cohérence ? Sa démarche et ses réponses semblent aller dans un sens que l’on peut rapprocher de certaines théories développées dans le cadre de la linguistique moderne d’orientation co-gnitive. Ce rapprochement est bien sûr suggéré par le rôle attribué aux méta-phores et leur mise à contribution dans l’analyse du fonctionnement du langage et de l’‘empire des pensées’ / des ‘espaces mentaux’ mais se concrétise aussi à travers primo une approche sémantico-conceptuelle et pragmatique, secundo l’idée d’un processus d’interprétation s’effectuant de manière ‘incrémentielle’ pour reprendre le terme de Charolles (1997 : 2) et, surtout, tertio, à travers l’idée que les connecteurs, en créant - en termes modernes - sur le plan énonciatif et référentiel des ‘cadres de discours’, permettent d’orienter, entre autres à travers leur position, l’auditeur / le lecteur dans son interprétation du discours linéaire représentant un sens complexe et non linéaire.

Domaines

Linguistique
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01382225 , version 1 (16-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01382225 , version 1

Citer

Friederike Spitzl-Dupic. La linéarité du langage chez Johann Heinrich Lambert (1728-1777). Große, S.; Hennemann, A.; Plötner, K. ; Wagner, St. Angewandte Linguistik - Linguistique appliquée. Zwischen Theorien, Konzepten und der Beschreibung sprachlicher Äußerungen. [..], Peter Lang, pp.77-86, 2013, 978-3-631-63476-9. ⟨hal-01382225⟩

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