CONTEXTE : les troubles de la sexualité sont fréquents, et augmentent avec l’âge. En pratique, le sujet reste peu abordé en consultation de médecine générale. Les patients rencontrent souvent des difficultés à l’évoquer avec leur médecin généraliste (MG). OBJECTIFS : déterminer les représentations et les attentes des patients de plus de 50 ans concernant l’abord de leur santé sexuelle avec leur MG. Identifier des éléments pouvant faciliter la communication. MÉTHODE : étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés, réalisés de janvier à mai 2022, auprès d’hommes de plus de 50 ans, recrutés auprès de médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes et par méthode boule de neige. Analyse inspirée de la théorisation ancrée, avec double codage des données par deux investigatrices indépendantes. En parallèle, une analyse similaire a été réalisée auprès de femme du même âge par FABRE Charlotte. RÉSULTATS : 11 entretiens ont été réalisés auprès d’hommes âgés de 51 à 78 ans, entre janvier et mai 2022. La santé sexuelle était perçue comme une notion floue, liée au bien-être et à la santé globale. Avec l’avancée en âge, les hommes craignent de voir leur sexualité s’altérer et redoutent les retentissements potentiels sur la vie de couple. Le MG est perçu comme une personne tournée vers le soin et la prescription, qui peut parfois manquer de temps. Or, lorsqu’il existe une relation de confiance, le MG devient un interlocuteur privilégié, pouvant aborder des sujets intimes tels que la sexualité. La création d’une relation de confiance, une attitude active et bienveillante semblent être des éléments clés pour favoriser la discussion. Aussi, les hommes proposent que le MG initie le sujet, saisisse certaines occasions et informe sur ses compétences en matière de santé sexuelle. Lorsque le sujet est abordé, ils attendent d’être écoutés, rassurés, conseillés et orientés si besoin. CONCLUSION : il existe une réelle attente des hommes envers le MG concernant l’abord de la sexualité. Le MG doit s’enquérir de ce rôle et adopter une attitude plus active dans la communication autour de la santé sexuelle.